L'histoire du lièvre de la Pavagère

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                                                                   repères historiques
                                                                   origine de la redevance
                                                                   Valeur de la redevance
                                                                   Acte notarié de 1844
                                                                  Testament olographe du 12 juillet 1845
                                                                  Dénouement
                                                                  Qui étaient-ils ?
                                                                  Conclusion

                                    
 A partir de l’année 1731, les teneurs du secteur de la Pavagère, village situé près du bourg actuel de La Planche en pays nantais ont payé chaque année une redevance pour un lièvre subtilisé au seigneur du Barbin en Vieillevigne qui le chassait dans leur ténement. Cette redevance dénommée administrativement « Rente foncière de la Pavagère » a été annulée, non sans peine, en 1946.
                                                                                          

Repères historiques
Au 18ème siècle, Vieillevigne et La Planche (Châtellenie de Vieillevigne) formaient un seul et même territoire, une seule paroisse, au sud du comté Nantais, province de Bretagne.
En 1790, la commune de Vieillevigne - département de la Loire-Inférieure - d’une superficie de 7568 hectares, recensait 98 villages ou hameaux, 1156 feux pour une population d’environ 5826 habitants (référence donnée en 1788 par le docteur Charles-René-Augustin Baudry). En 1855, le territoire formé autour de la Planche (avec la Pavagère) s’est émancipé de la commune de Vieillevigne pour devenir une commune indépendante.
Lors de l’état nominatif de la population de la commune de Vieillevigne remis le 19 floréal an 5 correspondant au 8 mai 1797, le village de la Pavagère comptait 45 habitants de plus de douze ans, le village voisin de la Planche en dénombrait 73. La Pavagère -10 familles- était composée majoritairement de tisserands.
Ces villages sont situés sur la rive droite de la rivière l’Ognon, anciennement le Lognon, qui se jette dans le lac de Grand-Lieu. Dans cette vallée aux terres limoneuses, faciles à travailler, on y cultivait autrefois du lin, des céréales, des légumes. Sous l’Ancien Régime, la couleur bleu ciel des petites fleurs du lin dominait. Vieillevigne était reconnue pour la qualité de fabrication de ses coutils qui a perduré jusqu’au milieu du 19 ème siècle.
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Nous l’avons appris sur les bancs de l’école, la nuit du 4 août 1789 a aboli, en France, les droits féodaux et autres privilèges, du moins c’est ce que l’on croyait. Car dans l’effervescence révolutionnaire et contre-révolutionnaire qui régnait alors, il y a eu visiblement un village, un petit village qui passa au travers des mailles : celui de la Pavagère, fâcheusement oublié et prié d’honorer la continuité de cette « Redevance du Lièvre… »

Les faits à l’origine de la redevance

En ce temps-là, un jour de 1731, le seigneur Nicolas BARRE époux de Marie MACE propriétaire du château du Barbin- vînt chasser dans les parcelles proches de la Pavagère, en grand équipage, comme il sied à un noble. Advint qu’un paysan du coin – un manant braconnier à ses heures – eut l’habileté et surtout l’audace de capturer, au nez et à la barbe de la meute seigneuriale, le gros lièvre qu’elle poursuivait avec ardeur.
Le seigneur du Barbin en conçut une vive colère et ordonna, sur le champ, une battue dont il prit lui-même la tête, ce qui ne l’empêcha pas de rentrer bredouille.
Dans les jours qui ont suivi ce rapt, la justice seigneuriale enquêta, à son tour, mais sans obtenir plus de résultats. En fait de lièvre, c’est un lapin qui lui fut posé. Elle ne réussit pas à desserrer les lèvres des habitants du village. Personne ne dénonça le chapardeur. A la Pavagère, on sait tenir sa langue. Le lièvre, le magnifique lièvre était bel et bien disparu…
Un tel affront ne pouvait rester sans réponse. Il appelait une sanction exemplaire qui, en l’absence de ce coupable de croquant, ne pouvait être que générale…
A l’époque, le châtelain de Vieillevigne se dénommait Armand Gabriel De CRUX, époux de Marie Angélique TURPIN de Cissé. Ils résidaient ordinairement à Montaigu car le château de la Berlaire en Vieillevigne devenait inhabitable (1).  La haute justice était rendue – salle du Parquet - au siège de la châtellenie, situé auprès de l’église de Vieillevigne.
A partir de 1700, nous retrouvons les familles propriétaires du BARBIN qui se sont succédé : IMBERT de la Bretinière, MACE de la Barbelais, BARRE de la Grange, BOUHIER de la Davière, IMBERT de la Terrière…
Le Haut-Justicier imposa donc le fief de la Pavagère c’est-à-dire tous les biens immeubles sans exception des tenanciers qui vivaient sur les 100 arpents du ténement soit une surface d’environ 50 hectares.
Outre la Pavagère, les habitants de La Planche (village spécialisé dans la fabrication des coutils) ainsi que ceux du Noyer autour de leur moulin (village de meuniers) étaient aussi impactés par cette rente foncière. Le village du Bois-Joly est apparu au 19ème siècle.
Cette sentence seigneuriale fut rendue à Vieillevigne le 10 décembre 1731. (2)
Et comme la Révolution passa sans que cette redevance fût abolie, on continua, par la force de la coutume, à la faire payer aux nouveaux proriétaires.



Rente foncière annuelle et perpétuelle

Le titre nouvel du 1er mai 1815 rapporté par Me Constant Delavauguyon, notaire à Vieillevigne (3), nous rend compte précisément du contenu de la sentence qui est rappelée aux contributeurs ayant des biens du côté de la Pavagère :
« En présence de Jean-Baptiste Pavageau, tisserand, de Pierre Guibert, tisserand, de François Malécot aussi tisserand, demeurant tous les trois à la Pavagère, de Jacques Deniaud, propriétaire et de Jacques Jugieau, laboureur, les deux demeurant à La Planche, de Louis Lefevre propriétaire demeurant à la Rochette et Jean-Baptiste Lorteau propriétaire demeurant au Soulier, tous commune de Vieillevigne,
« Lesquels conjointement et solidairement tant pour eux, que pour les autres teneurs et propriétaires comme eux du village et ténement de la Pavagère, commune de Vieillevigne, ont, par ces présentes, reconnu devoir bien légitimement à madame Marie Sophie IMBERT de la Terrière, épouse d’Edouard de SAPINAUD, rentier, et de lui, assistée en ces présentes, pour autorisation, demeurant à leur maison du Barbin, près du bourg de ce lieu, la rente foncière de :

1 - 729 litres de seigle (correspondant aux 27 boisseaux ancienne mesure de Vieillevigne)
2 - 189 litres de froment (soit les 7 boisseaux de la dite mesure)
3 - 216 litres d’avoine (soit 8 boisseaux)
4 - 9 francs 18 centimes (correspondant aux 9 livres et 18 sols) en argent.
5 – 2 chapons.
Laquelle rente, les comparants aux dits noms, se sont obligés et s’obligent solidairement à payer, servir et continuer à l’avenir comme par le passé, à madame de Sapinaud en ses mains et demeure, chaque année, le grain à la mi-août, l’argent et les chapons au jour de Noël, telle qu’elle est assise sur le ténement de la Pavagère, reconnue par le titre nouvel en la date du 6 janvier 1791 reçu par Me Gabriel Fortineau de la Poterie, notaire à Vieillevigne (4), contrôlé le 13 du dit mois, dans lequel titre est référée une sentence rendue en la châtellenie de Vieillevigne, le 10 décembre 1731, servant de titre de création de la dite rente. Dont acte. »

Acte notarié de 1844

Le titre nouvel du 28 juillet 1844 formulé par Me Philippe Delavauguyon, notaire à Vieillevigne (5) au bénéfice de la propriétaire du Barbin, madame Marie Sophie IMBERT de la Terrière veuve d’Isaac Gaspard Edouard de SAPINAUD, nous indique les noms des 57 propriétaires contribuables de cette période dont 29 du village de La Planche, 6 de la Pavagère, 3 du Noyer, 4 de la Joussière, 2 du Bois-Joly, etc…
De nouveau, il est rappelé que les propriétaires recensés « s’obligent solidairement à payer et à servir à l’avenir très exactement à Madame de Sapinaud, au lieu et termes sus-indiqués, la rente ci-dessus mentionnée et ce, au surplus, sans novation (6) aux droits résultants, au profit de cette dernière, dans l’acte précité auquel les parties n’entendent aucunement déroger… »

Testament olographe du 12 juillet 1845

Madame Marie Sophie IMBERT de la Terrière, veuve d’Edouard de Sapinaud, propriétaire d’en sa maison du Barbin, est décédée sans enfant le 18 août 1845. Quelques semaines auparavant, elle avait émis par écrit, de sa propre main, ses dernières volontés.
Dans son testament contenant diverses dispositions, un paragraphe concernait la Pavagère :
« Je donne et lègue aux pauvres de la commune de Vieillevigne pour qu’ils en disposent aussitôt après mon décès, la rente foncière annuelle qui m’est due par les propriétaires du ténement de la Pavagère, commune de Vieillevigne. Fait au Barbin le douze juillet mille huit cent quarante-cinq ».
Ce testament olographe a été déposé pour minute à Me Philippe Delavauguyon notaire à Vieillevigne qui en a dressé acte le 25 septembre 1845. (7)
Legs attribué au Bureau de Bienfaisance
Le bureau de bienfaisance de Vieillevigne, habilité à secourir les plus démunis, recueille en 1846 le contenu de cette rente foncière.
La loi du 5 mai 1855 prononce la séparation entre Vieillevigne et La Planche. Cette dernière, devenue commune, crée son propre bureau de bienfaisance lors de la séance du 20 novembre 1859. Pour alimenter cette nouvelle caisse, les administrateurs planchots ont pensé à la récupération de cette rente annuelle et perpétuelle payée désormais et principalement par des propriétaires habitant la nouvelle commune.
Un arrangement réciproque entre les administrateurs et les élus communaux, a été transcrit dans un arrêté de monsieur le Préfet de Loire-Inférieure en date du 21 juin 1864 autorisant le bureau de bienfaisance de Vieillevigne à céder à celui de La Planche, la rente assise sur le ténement de la Pavagère. Le produit de la rente en 1864 s’est élevé à 96,37 francs. Pour plus de commodité, la partie céréales est vendue dorénavant suivant le cours du moment. Les deux chapons estimés 7 francs depuis longtemps, ont été revalorisés 40 francs en 1932. (8)
De nouveaux actes ont été passés devant les notaires de Vieillevigne, successivement en 1872, en 1901, en 1930 permettant de rappeler les modalités de la rente et également, à chaque génération, de préciser la liste des contribuables…
Dans le langage courant, on avait pris l’habitude à La Planche de désigner cette imposition particulière sous le nom de « redevance du lièvre de la Pavagère ».
 Dénouement
Vint la deuxième guerre mondiale 1939-1945. A la suite des bombardements de Saint-Nazaire, des ouvriers des chantiers navals vinrent chercher refuge à La Planche où ils apprirent l’origine ahurissante de la taxe frappant la Pavagère depuis plus de 200 ans.
Rentrés chez eux à la Libération, ils en informèrent leurs organisations. Et c’est ainsi qu’un beau dimanche de l’été 1945, un article corrosif de l’hebdomadaire communiste Clarté, largement diffusé à La Planche, dénonça le scandale sans ménager le maire qui supportait de tels abus. (9)
C’était injuste mais ce fut salutaire. Injuste parce que le maire de la Planche, Félix Hervouet, dans ses démarches, s’était heurté à un refus absolu des services compétents sous prétexte qu’il était impossible de réduire les ressources des services d’aide sociale. (10)
Aboutissement de la rente annuelle et perpétuelle
Les documents fournis par l’office notarial de Vieillevigne de Me Ronan Calvez (11) retraçent les initiatives prises à La Planche dès la fin de la guerre pour se libérer de la rente.
Le premier courrier du maire adressé à la préfecture date du 8 septembre 1945. Les échanges entre la commission administrative du bureau de bienfaisance, la mairie, la préfecture, le notaire de Vieillevigne, le receveur principal et les propriétaires de la Pavagère (commune de La Planche) ont duré un an.
Il n’a pas été constaté d’animosité entre les différentes parties concernées mais plutôt une volonté réciproque d’en finir avec cette redevance qui, disait-on, encombrait les esprits.
Les propriétaires du ténement de la Pavagère ont donc manifesté le désir de racheter définitivement la rente à laquelle ils sont tenus conformément à l’article 1911 du Code Civil stipulé ainsi : « la rente constituée en perpétuel est essentiellement rachetable ».
Pour que cette opération puisse être acceptée, il faut que le capital versé par les propriétaires produise des revenus égaux à ceux produits actuellement par le service de la rente.
En tablant sur les dernières années, il est établi que la rente de la Pavagère produit annuellement une somme de 2 875 francs. Pour avoir la même rente, le bureau de bienfaisance doit donc faire l’acquisition d’un titre de 2 875 francs de rente 3% perpétuelle, ce qui, au cours actuel de la Bourse de Paris qui est d’environ 93 francs, nécessite le versement d’une somme de 88 000 francs.
Les frais de quittance et de main-levée devant être supportés par les propriétaires du ténement de la Pavagère, ceux-ci ont proposé le versement d’une somme globale de 94 000 francs. Cette proposition a été soumise à la commission du bureau de bienfaisance de La Planche qui, dans sa séance du 17 août 1946, a accepté, à l’unanimité, le rachat de la rente moyennant le versement par les propriétaires de cette somme de 94 000 francs et a donné tous pouvoirs à monsieur le Maire et  président de la commission administrative - Félix Hervouet - pour recevoir la dite somme avec le concours du receveur principal de la commune de la Planche et trésorier du bureau de bienfaisance, Emile Favard d’Aigrefeuille. (8)
Cette délibération a été approuvée par monsieur le Préfet de la Loire-Inférieure le 23 septembre 1946. La conclusion de cette rente foncière a été ratifiée dans l’acte passé à Vieillevigne le 13 octobre 1946, dans l’étude de Me Louis le Quéau, notaire à Vieillevigne, en présence de messieurs Félix Hervouet et Emile Favard qui ont signé avec le notaire.
Qui étaient-ils ?
Voilà un lièvre, un capucin comme disent les chasseurs, qui aura coûté aux propriétaires de ce parcellaire de 50 hectares entourant le village de la Pavagère. Ils étaient 55 à contribuer en 1930 dans la liste établie par Me François Augereau, notaire à Vieillevigne :
-          M. Auguste Béziaud, charpentier, demeurant au bourg de La Planche
-          M. Pierre Picard, cultivateur, la Roberde, La Planche
-          Mlle Eulalie Brethé propriétaire, bourg de La Planche
-          M. Bourcier, cultivateur à Brairon, Château-Thébaud
-          M. Stanislas Boussonnière, cultivateur, bourg de La Planche
-          M. Alphonse Bossard, cultivateur à la Pavagère, La Planche
-          M. Henri Boussonnière, propriétaire à la Robertière, La Planche
-          M. Paul Guibert, charpentier au bourg de La Planche
-          M. Théodore Brousselle, boulanger, bourg de La Planche
-          Mme Jeanne Brenon, veuve de Pierre Francheteau, la Pavagère, La Planche
-          M. Pierre Brethé, industriel, bourg de La Planche
-          M. Félix Viaud, cantonnier, la Pavagère, La Planche
-          M. Eugène Francheteau, cultivateur à l’Abbaye, La Planche
-          Mme Georgette Bornet, propriétaire veuve de Martial Genty, rue Gambetta, Nantes.
-          M. Auguste Grimaud, commerçant au bourg de La Planche
-          M. Théophile Charrier, cultivateur à la Robertière, La Planche
-          M. Camille Dugast, cordonnier au bourg de La Planche
-          M. Etienne Jugieau, propriétaire, bourg de La Planche
-          M. Alexandre Priou époux d’Elisa Perrocheau, bourg de La Planche
-          M. Constant Picot, commerçant au bourg de La Planche
-          M. Eugène Bouchaud, propriétaire, bourg de La Planche
-          M. Théophile Bosseau, clerc de notaire, Paris
-          M. Alphonse Picard, cultivateur au Grand Gast, La Planche
-          M. Achille Hervouet, cultivateur au bourg de La Planche
-          M. Ernest Girodineau, tailleur au bourg de La Planche
-          M. Fernand Fradin propriétaire demeurant à Geneston
-          Mme Marguerite Fradin épouse assistée de Armand Guibert, Clisson.
-          M. Auguste Gouraud, jardinier à la Pavagère, La Planche
-          M. Emile Cassard, propriétaire demeurant à Saint Etienne de Montluc
-          M. François Guibert, cultivateur à la Maillarderie, La Planche
-          Mlle Rosalie Guibert, propriétaire, la Maillarderie, La Planche
-          M. Théophile Pouvreau, cultivateur au Perron, La Planche
-          M. Pierre Guibert, cultivateur au bourg de La Planche
-          M. Eugène Picot, commerçant, bourg de La Planche
-          M. Raymond Pichevin, sellier demeurant à Pont-Rousseau, Rezé
-          M. Robin propriétaire demeurant au Chêne-Gala, Rezé
-          M. Louis Hervouet, demeurant au bourg de Montbert
-          Mme Lucie Chiron,veuve de Pierre Hégron, bourg de La Planche
-          M. Paul Joyeau menuisier au bourg de Vieillevigne
-          M. Armand Jugieau cultivateur au Noyer, La Planche
-          M. Armand Mainguet, menuisier au bourg de La Planche
-          M. Jean-Marie Morandeau, cultivateur à la Gétière, La Planche
-          M. Samuel Perrocheau, propriétaire au Noyer, La Planche
-          M. Ludovic Perrocheau, propriétaire au Noyer, La Planche
-          M. Achaz Priou propriétaire demeurant à Saint Colombin
-          Mme Célestine Chardonneau, veuve de Sylvain Richard, bourg de La Planche
-          M. Antoine Poisson mécanicien au bourg de La Planche
-          M. Auguste Roblin, journalier demeurant au bourg de La Planche
-          M. Pierre Rocher, cultivateur à la Boule, Saint Philbert de Bouaine
-          M. Samuel Lorteau, sans profession, bourg de La Planche
-          M. Théophile Lorteau, sans profession, bourg de La Planche
-          Mme Alphonsine Perrocheau veuve de Pierre Lézot, le Noyer,La Planche
-          Mme Anaïse Cassard veuve de Clément Guibert, bourg de La Planche
-          M. Jean-Baptiste Guérin cultivateur à la Sauvagère, La Planche
-          M. Armand Bonnet cantonnier à la Pavagère, La Planche
 
On ne compte plus que quelques familles à la Pavagère mais le souvenir du lièvre n’est pas prêt de s’estomper. Il fait partie désormais du patrimoine local. La commune de la Planche a installé, en 2008, l’effigie du lièvre (12) sur le rond-point de la route de Montbert traversant l’ancien ténement, route tracée en 1849.


Conclusion
La Pavagère est devenu un village de jardiniers depuis l’installation en 1948 de la famille Marcel Delhommeau/Renée Paboeuf. Aujourd’hui, les jeunes générations qui ont suivi, se sont spécialisées principalement dans la production de fleurs.
Les premières maisons du bourg de La Planche jouxtent maintenant les serres chauffées dans lesquelles se développent les cultures florales multicolores ainsi que les jeunes plants de légumes et d’aromatiques destinés aux jardiniers amateurs.
L’espace agricole s’est réduit dans les parages certes, mais cela n’empêche pas, à présent, le lièvre de gambader tranquillement. Il se sent chez lui. Il a ses habitudes. Il est espiègle et malin. Il a l’instinct de survie. Il aime gîter tout près des serres, chuuut !... On peut également le voir musarder dans le champ de chrysanthèmes, humer le parfum des plantes. Il se plaît bien dans cet environnement.
 
NOTES
1 - Histoire de la châtellenie de Vieillevigne : La Berlaire (Marcheton n° 15 et 17).
2 - L’original de la sentence seigneuriale de 1731 n’a pas été retrouvé à ce jour.
3 - Archives dép. de Loire-Atlantique : 4 E XII 211, acte de Constant Delavauguyon.
4 - Ad 44 : l’acte de Gabriel Fortineau de la Poterie (4 E 86 68) n’est pas communicable car non exploitable.
5 - Ad 44 : 4 E XII 229/2, acte de Philippe Delavauguyon.
6 - En droit civil, sans novation signifie : sans changement d’une obligation en une autre.
7 - Ad 44 : 4 E XII 230, testament Mme de Sapinaud, acte de Ph. Delavauguyon.
8 - Registre des délibérations du conseil municipal de La Planche.
9 - Article de Presse-Océan, sans date, de Jean-Charles Cozic
10- Annales de Nantes et du pays nantais n° 147 canton d’Aigrefeuille 4ème trimestre 1967
11- Remerciements à Me Ronan Calvez et à sa collaboratrice Mme Laurence Barreteau
12- Depuis 2017, le lièvre est nu, la pyrale a détruit le buis qui l’embellissait.
Lecture : Bernard Delhommeau de la Pavagère, Jean-Paul Richard du Moulin du Noyer.
 
                                          Joseph Charruau, La Planche, décembre 2021

 

 

 

 

 

 


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